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Bâle et la Fondation Beyeler

26.08.2021

Étape d’une journée dans la ville rhénane pour profiter d’une visite à la Fondation Beyeler et pour flâner dans les ruelles d’une cité qui a toujours su me surprendre.

La Fondation Beyeler se trouve à quelques encablures du centre-ville, près de la frontière allemande. Malheureusement, l’exposition de Olafur Eliasson, Life, qui avait déversé dans le musée un étang fluo, était à peine terminée. J’ai pu en revanche apprécier l’exposition Natureculture, connectée à l’exposition précédente de Eliasson. Dans une pièce de dimensions modestes est rassemblée une quantité d’œuvres importantes de l’art moderne à l’art contemporain, qui explorent la relation entre l’humain et son environnement, aussi bien animal que végétal. De Van Gogh à Picasso, de Louise Bourgeois à Wolfgang Tillmans, l’exposition démontre à travers peintures, sculptures et photographies le rapport parfois mystique entre l’homme, sa culture et son environnement. On peut ainsi se rendre compte que certains thèmes naturalistes éveillent souvent la curiosité de nombreux artistes à des périodes diverses. Des références dans lesquelles ils puiseront leurs racines créatives ; ou alors une muse qui leur inspirera leurs plus grandes œuvres.

La salle comprenant les peintures de Claude Monet est particulièrement saisissante. Elle met notamment en relation l’une des toiles de la série de la Cathédrale de Rouen et le bassin aux nymphéas, œuvre longue de trois mètres d’un magnétisme envoûtant, très bien mise en valeur par l’espace tout en lumière tamisée de l’architecte Renzo Piano.

Les jardins de la fondation offre une balade agréable dans la campagne bâloise, pendant ce mois d’août tempéré. La sculpture de Fischli & Weiss, Snowman, est cachée dans une des allées. Cette œuvre contemporaine touche par la justesse de son propos durant cette période de réchauffement climatique.

Une fois repartit de la Fondation Beyeler, retour dans le centre de la ville de Bâle et sa Messeplatz. Haut-lieu de l’industrie horlogère jusqu’à il y a peu avec Basel World, la foire regroupant tout le secteur, le bâtiment principal affiche toujours sa gigantesque horloge. La nouvelle halle complétée en 2013 par les architectes Herzog & De Meuron surplombe la place. Elle est percée d’un oculus qui déverse la lumière jusqu’au sol urbain et les rails de tram qui le traversent. Découpées et étirées comme des feuilles de papier, les parois ondulées de l’ensemble créent des jeux de lumière intéressants, entre courbes étendues et découpes sèches. Si cette forme esthétique a souvent été utilisé, elle est parfaitement réalisée dans ce cas.

Profitant encore du climat doux au bord du Rhin, il est temps de visiter la Antoniuskirche (l’église Saint-Antoine), la première église réalisée entièrement en béton de Suisse. D’un style brutaliste, l’extérieur est austère et renvoie directement aux façades d’une usine. Seul l’imposant clocher en béton armé révèle la réelle fonction de l’édifice.

L’intérieur de l’église et sa voûte notamment sont réalisés avec des coffrages de béton bruts qui donnent un caractère rudimentaire à l’ensemble, comme si l’église s’effaçait, laissant seule la spiritualité du lieu. Cet environnement sauvage est adouci par une série de vitraux colorés, dont les jeux de lumière habillent l’espace subtilement.

Une fois cette visite terminée, il est temps de reprendre le train et de laisser la ville rhénane jusqu’à la prochaine rencontre.